13/11/2013

Après deux mois d'université


Un mois après mon dernier message, deux mois et demi après ma rentrée, que dire ? Il y aurait tant à dire, tant à expliquer. J'ai essayé à plusieurs reprises d'écrire mais je ne ressens plus ce besoin, cette pulsion, cette impulsivité à décharger ce que je sens au fond de moi ici. La prépa prenait tellement à cœur que je n'avais qu'une envie parfois, c'était de mettre par écrit ce que je pensais. L'université ne prend pas autant la tête, l'université n'est pas aussi compliquée, l'université ne prend pas autant aux tripes. L'université possède un goût fade face à la prépa; en même temps, elle transmet un sentiment de liberté qui est agréable. Je reviens dessus tout de suite.

L'université est moyennement satisfaisante. Disons que j'ai 18h de cours par semaine et que, honnêtement, j'ai du mal à me dire qu'il faut y aller pour 4 heures un X jour. L'université est à 30-40 minutes en transports de l'appartement, c'est long. Heureusement, j'ai trouvé la technique : livre et musique pour passer le temps. Je disais donc 18h de cours. Ce n'est rien. J'ai deux profs qui disent qu'il faut qu'on lise à côté. Lire... pourquoi pas mais cela prend du temps, énormément de temps : emprunter, lire, ficher, réduire la fiche à deux-trois feuilles. C'est plus que long, c'est interminable. Donc je ne lis pas tant que cela. Enfin, je lis beaucoup quand même mais pas autant que ce que je devrais. Même si je n'ai pas cours les mercredis et jeudis entiers et le vendredi après-midi, cela est long. 

Les cours commencent à être extrêmement intéressants. Je dis "commence" et pas autre chose. La raison en est simple : c'est plus simple de s'amuser en cours quand le cours est plus ou moins assimilé que lorsque l'on ne connaît rien et que l'on ne peut pas faire de ponts entre les cours précédents et celui qui est en cours. Je vous avouerais m'être découvert un intérêt important pour la colonisation et le XVIIIe siècle, alors même que je juge énormément ma prof par rapport à son caractère. Sur le plan du cours, on a fait beaucoup d'événementiel le premier mois : ce fut long et rébarbatif, tandis que maintenant on fait réellement de l'histoire. C'est intéressant au possible. Les études de genre me passionnent toujours autant et, au fil des séances, nous sommes de moins en moins. Peut-être vais-je aussi disparaître un de ces jours. La géographie, cela dépend des jours... C'est une journée où j'ai 8h de cours dont 6 à la suite de 8h à 14h. C'est long et j'ai 4h de géographie le matin, cela peut être trèès long. Et l'islam... eh bien, l'islam quoi, c'est mieux qu'avant, et aussi bien. Le professeur a changé au milieu du semestre - ils se sont répartis 6 cours contre 6 cours - et finalement, c'est magique. On travaille actuellement sur l'islam contemporain des XIXe et XXe siècles : je n'ai qu'une chose à dire, Miaou.

Ce qui reste extrêmement dommage, c'est l'espace de sociabilité universitaire. La FAC est un endroit où l'on va pour travailler : point. Pour rencontrer du monde, réellement et non facticement des camarades de promotion, il faut s'investir dans les associations et autres groupes divers et variés qui peuplent l'université. N'étant pas extrêmement avenant avec les personnes, n'imaginez pas ce que cela donne. Je me sens bien avec quelques personnes, et c'est suffisant. 

De l'avantage d'avoir du temps libre, c'est que je peux m'organiser. Bon. Je vous le dis franchement, je suis à la bourre parce que je crois avoir tout le temps devant moi. Alors que j'écris ce message, j'ai fait les deux choses sur trois de prévues pour... hier soir. Tout va bien, je vais bien. Je peux aller au cinéma, au théâtre, à l'opéra ou bien à des concerts. D'ailleurs jeudi soir, demain, je vais voir Gesaffelstein en concert, j'ai hâte. Je peux lire également. Le week-end passé se tenait une bourse aux livres solidaire place Bellecour où j'ai pu acheter Je m'en vais d'Echenoz, Quatre-vingt treize de Hugo et un livre de Modiano pour... 6€. De quoi faire rêver. J'ai lu le premier qui est, je le dis, assez déceptif par rapport à 14, du même auteur. Je me suis lancé dans Les 120 journées de Sodome de Sade. Une personne dans le tram m'a demandé pourquoi je lisais ce ramassis d’immondices : eh bien, pour voir si c'est un ramassis d'immondices. Mais bon, il y a tout le reste à lire... alors... il attendra un peu. En parallèle je suis un jeune de 13 ans pour ses devoirs et ses révisions, c'est vraiment intéressant. Je me fais payer comme un cochon mais bon, peu m'importe, je ne fais pas cela pour l'argent. Cela m'apporte énormément et j'ai vraiment l'aider à progresser, c'est super gratifiant.

Vous l'aurez compris, je profite, je vais bien, et surtout je respire. Cela aide beaucoup à avancer. Je n'ai pas ressenti aussi fortement le contre-pied de la prépa. Comme quoi, je parviens à m'adapter.


1 commentaire:

  1. Je suis un peu dans le même état d'esprit, même si le mémoire prend beaucoup de temps, et pas mal la tête. Je suis particulièrement d'accord sur l'aspect sociabilité à la fac : je n'ai rencontré personne de marquant. J'y ai des potes, des camarades, mais franchement, à part ça c'est très flou. La seule personne avec qui je m'entends vraiment bien, c'est une fille avec qui j'étais déjà en prépa...

    Bonnes fiches alors ! :)

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