15/09/2012

Ré, Fléchir, Réfléchir


Je crois, je pense, je réfléchis et je n'ai pas encore fléchi. Tant mieux, dirons-nous. Je me rends compte à quel point les propos de ma marraine (« Profite de l'Hypo, la KH c'n'est plus cette promenade de santé ») sont avérés. Je n'ai pas encore débuté les DS et, pourtant, je sens bel et bien cette épée de Damoclès transformée en Livre de Prépès. C'est étrange. Nombreuses sont les choses à faire. On peut citer l'apprentissage des cours, c'est un bon début, je crois. Effectivement, les connaissances fournies pendant un cours ne sont pas en même quantité qu'en hypo. C'est assez incroyable. De la même façon, le rythme des lectures. Je vais finir par porter des lunettes. (évitons les quiproquo je n'ai rien contre les vers à lunettes) Connaissances, connaissances, connaissances et on continue. M'enfin j'aime ça. Ouais, ça fait très maso cette phrase m'enfin, j'aime ça. Je me rends compte à quel point l'hypo à changer mes conceptions de la vie ainsi que de ma vie. Je me rends compte tout ce qu'elle m'a apporté même si c'est rudement difficile. Mais comme je le disais à T., n'est-ce pas tout autant difficile d'être à l'université et de devoir apprendre à être autonome par soi-même ? Comment expliquer ce point ? Ce que je veux dire c'est qu'en prépa, j'ai été extrêmement protégé. Les liens avec les profs sont forts, il y a un réel esprit de camaraderie et on m'a appris à bosser. Or, en université est-ce la même chose ? J'aimerais le savoir et pour cela j'ai besoin de l'aide de personnes qui ont fait leur L1 à l'université. (ou autre) Cela afin d'avoir un aperçu de ce que c'est, pouvoir comparer, cela m'intrigue. Je conseille de la même façon aux KH de lire La Fausse Suivante de Marivaux, surtout le début, qui met en place la querelle des Anciens et des Modernes...

Trivelin - Là, je n'entendis parler que des sciences, et je remarquai que mon maître était épris de passion pour certains quidams qu'il appelait des anciens, et qu'il avait une souveraine antipathie pour d'autres qu'il appelait des modernes; je me fis expliquer tout cela.Frontin - Et qu'est-ce que c'est que les anciens et les modernes ?T. - Des anciens..., attends, il y en a un dont je sais le nom, et qui est le capitaine de la bande; c'est comme qui te dirait un Homère. Connais-tu cela ?F. - Non.T. - C'est dommage, car c'était un homme qui parlait bien grec.F. - Il n'était donc pas français cet homme-là ?T. - Oh ! que non, je pense qu'il était de Québec, quelque part dans cette Egypte, et qu'il vivait du temps du déluge. Nous avons encore de lui de fort belles satires, et mon maître l'aimait beaucoup, lui et tous les honnêtes gens de son temps, comme Virgile, Néron, Plutarque, Ulysse et Diogène.F. - Je n'ai jamais entendu parler de cette race-là, mais voilà de vilains noms.T. - De vilains noms ! c'est que tu n'y es pas accoutumé : sais-tu bien qu'il y a plus d'esprit dans ces noms-là que dans le royaume de France ?F. - Je le crois. Et que veulent dire : les modernes ?T. - Tu m'écartes de mon sujet, mais n'importe; les modernes, c'est comme qui dirait... toi, par exemple.F. - Oh ! oh ! je suis un moderne, moi !T. - Oui, vraiment, tu es un moderne, et des plus modernes; il n'y a que l'enfant qui vient de naître qui l'est plus que toi, car il ne fait que d'arriver.F. - Et pourquoi ton maître nous haïssait-il ?T. - Parce qu'il voulait qu'on eût quatre milles ans sur la tête pour valoir quelque chose.Voilà voilà. Bonne soirée à tous. (: Je tente de vous lire de temps à autre mais cela reste quand même difficile. Des bisous.

5 commentaires:

  1. (Attention, ce commentaire est immense, donc j'ai dû le couper en deux. Désolée pour la longueur! ^^)

    Hey!

    Je comprends tout à fait ce que tu veux dire. Personnellement j'avais trouvé le fossé HK-KH beaucoup (beaucoup) plus difficile et marquant que Terminale-HK, parce que j'étais habituée à bosser beaucoup, à ficher régulièrement et à lire à côté en term et que l'HK était une continuation de ça avec un niveau qui augmentait et un rythme qui s'accélérait doucement mais sûrement, tandis que la KH, c'était bien plus exigeant (selon moi), moins libre et donc ce que j'étais venue chercher en prépa était moins là. Parce que la khâgne est sur programme, donc que les profs nous apprennent ce qu'on doit savoir pour le sacro-saint concours et qu'on a moins le temps de s'appesantir sur des trucs intéressants mais sans relation avec le cours, parce que c'était moins épanouissant de rester sur les mêmes choses sans varier ou diversifier autant qu'en hypo, parce que le but d'une prépa n'est pas forcément d'avoir un concours et que c'est pourtant le but final de la deuxième année. Du coup, la khâgne a plus ce côté 'tête dans le guidon', et je l'ai personnellement moins appréciée à cause de ça, n'étant pas attirée par les concours. Je pense que tu ne peux apprécier ta khâgne à fond que si tu as un objectif, ce qui est ton cas (Chartres, c'est ça?). Tu as beau n'être pas un dingue de latin, si tu vises Chartres, tu le bosseras non plus pour réussir un CB ou un DS qui ne sont que de petites échéances sans réelle envergure (je sais qu'on ne s'en rend pas forcément compte sur le coup, mais non, la vie ne se joue pas sur un DS, ni même le concours, rien. Ca dépend des lycées, mais même une khûbe ne se joue pas que sur ça), mais pour avoir l'école de tes rêves, et ça te rendra sûrement plus combatif

    C'est bien de se rendre compte que la prépa est une bulle, aussi. Franchement, c'est très enrichissant à plein de points de vue, c'est évident, mais c'est bien de savoir la crever et en sortir. Parce qu'il faut se motiver pour un objectif et se donner les moyens de l'atteindre, certes, mais que si au bout d'un ou deux ans de khâgne on n'a pas l'ENS, Chartres ou n'importe quoi d'autre, il faut aussi savoir se poser les bonnes questions, se demander si c'est l'école en elle-même ou le contenu qu'on veut, parce que le contenu se retrouve peut-être ailleurs. Je garde toujours en mémoire l'exemple de ma prof de français en HK/lettres modernes en KH qui n'a pas fait de prépa mais une fac de lettres pas franchement prestigieuse (Pau), et qui a eu l'agrégation au deuxième essai. Quand on lit sur le site de l'ENS Ulm que "Un large éventail de carrières est accessible aux diplômés de l’ENS : enseignement, recherche, haute fonction publique, journalisme, entreprise", on se dit que ces choses-là sont accessibles par ailleurs, même si forcément avoir 'ENS' ou 'Lille 3' écrit sur son CV n'a pas la même classe et n'aide pas de la même façon a être embauché.

    RépondreSupprimer
  2. En gros, accroche-toi à ton rêve mais ne dramatise pas si t'as pas les concours: la prépa n'est pas forcément la voie "royale", et il y a d'autres moyens de réaliser ses rêves. Je suis pas persuadée que je vais cartonner à la fac en L3 de lettres modernes, étant donné que j'ai jamais fait de linguistique (par exemple) (je pense que Camille du Journal d'une Hypokhâgneuse a écrit un article à ce sujet).

    Donc voilà, je voulais répondre à ton article et à tes préoccupations sur la fac au début, et je crois que j'ai dévié du sujet... Tout ça pour dire que je ne connais pas encore vraiment la fac, mais que je crois que prépa et fac sont à lier, à mélanger et à cumuler. Je pense que l'une sert à l'autre et que les deux sont intéressantes de par leurs différences. S'enfermer dans l'un ou l'autre exclusivement sans faire de pont, ou chercher à comparer est stérile, on le sait tous.

    Y'a des gens qui en sortant de prépa n'ont pas appris la méthode miraculeuse de la prépa et qui restent désorganisés, et y'en a qui s'organisent et qui travaillent comme des bêtes en fac, au moins autant qu'en prépa. Y'a des prépas où il y a plusieurs classes et où les élèves ne connaissent que leur classe et à peine les autres, et y'a des facs où les promos sont petites (en L3 chez moi, on est 100: quand on y réfléchit, ça fait l'équivalent de 2 à 3 classes de khâgne selon les établissements) ou où des groupes se forment avec une entraide et des amitiés comme celles des prépas.

    Il existe de tout à tout endroit. Qu'importe ce que je dis ou ce que dit le monde, c'est à toi de vouloir une école ou la fac, et les renseignements que tu auras ne t'aideront pas forcément parce qu'ils varieront toujours :)

    En tout cas bon courage et désolée pour ce pavé!

    RépondreSupprimer
  3. Anaïs, je crois que c'est l'Ecole des Chartes qu'il vise hahahaha.

    Tu prends l'avis d'une nana qui n'a fait qu'une L2 ?
    Je crois que l'encadrement dépend autant de la prépa que de la fac dans laquelle tu te trouves.
    J'ai pas été encadrée en prépa, pas eu de contact avec mes profs. Je suis maintenant dans une fac à TD (et non à amphis), et les profs sont pour la plupart à l'écoute de leurs élèves.
    Je n'ai rien glandé en prépa, donc cette fameuse méthode, j'en connais même pas l'odeur.
    Cependant, j'avais tellement la trouille de me faire avoir par le temps que j'ai toujours rédigé mes travaux à l'avance à la fac. En même temps j'étais dans une prépa où on ne donnait pas de DM. LOLILOL un peu.

    Vu que j'ai pas vraiment été choyée en prépa, le plus gros changement, ça a été les informations lacunaires de l'administration et se plonger une mentalité plus saine.

    RépondreSupprimer
  4. Ushio: Ouais, j'ai revérifié après et je me suis rendue compte que c'était bien ça, mais je cite l'ENS parce que c'est quand même LE concours, après ce que je dis est applicable à d'autres (genre IEP/licences de sciences po', Chartres/qualification d'archiviste ou de chercheur après un doctorat en fac, ce genre de choses, etc.). Ce que je voulais dire c'était qu'il ne faut pas forcément croire que la prépa est la seule voie pour y arriver: si Nicolas vise Chartres, ce n'est pas tant pour l'école en elle-même que pour un travail qui en découle, j'imagine, et ce travail peut s'obtenir par d'autres moyens. Je disais juste que c'était donc complémentaire et que dans plusieurs cas le contenu est plutôt équivalent, et le but peut être le même au final. C'est un constat qui allait dans le sens du 'la prépa, c'est très bien, mais c'est bien que tu ne voie pas que ça parce qu'il y a d'autres choses aussi'. C'est tout =)

    Pour compléter ton commentaire, j'ai beau ne faire que commencer ma L3, et c'est clair pourtant que les profs sont à l'écoute: en sortant de ma pré-rentrée j'étais complètement paumée, avec des cours qui se chevauchaient et plein de questions sans réponse, j'ai envoyé des mails aux profs en expliquant mon cas d'ex-khâgneuse en détresse, ils m'ont tous répondu clairement, gentiment et m'ont aidée à comprendre ce à quoi je n'avais pas eu de réponse. Pareil pour les TD: sur mes 12 matières, 2 CM seulement au semestre 5 (soit 2h de CM par semaine pour 19h de TD). Et tu illustres mon exemple des gens qui sortent de prépa sans la méthode fascinante dont tout le monde nous rebat les oreilles ^^

    Donc on est d'accord je pense: il y autant de façons de vivre la prépa et la fac qu'il y a d'élèves, à chacun de voir ce qui lui correspond le mieux, en sachant que l'une ou l'autre des deux formations sont complémentaires et sont valables. Des potes, on peut s'en faire partout si on y met du sien, et le soutien des profs, ça dépend des endroits, mais pas de si on n'est dans une fac ou une prépa.

    (T'as vu, cette fois je me tiens au sujet ^^")

    RépondreSupprimer
  5. Il me semble que je t'avais déjà dit des trucs du genre "profite de ton hypo jeune padawan, la panacée de cette année gratuite ne durera pas", comme quoi... Allez, courage, on s'accroche ! C'est difficile et tout et tout, mais ça vaut carrément le coup, promis. Ne te mets pas trop la pression, ce n'est que le début. La devise du khâgneux devrait être (dans une certaine mesure) "doucement mais sûrement" (ou "sûrement et sûrement", mais bon, c'est un poil redondant). Si tu balances toute ton énergie maintenant, tu ne tiendras jamais jusqu'à avril.

    RépondreSupprimer