06/01/2013

2013, l'année de la bais*... du travail

En grand, ça fait toujours plus classe.
Attention, attention. Mesdames, messieurs - on ne dit plus mademoiselle wesh - cet article - vous serez prévenus - risque - à 90% - d'être long, larmoyant, plein de sentiments contradictoires, empli de pathos et de vilaines appréhensions. Mais bon, faisons avec. Mon objectif était de ne pas poster de message avant d'avoir lu complètement Robinson Crusoe mais je crois que là, cela s'impose. J'espère - j'ose espérer - que vous excuserez mon titre d'article plutôt... douteux. Enfin. Je m'empresser de digresser rapidement - longuement - afin de vous présenter tout ce qui me tient à coeur. Cela, je pense, est un projet qui va s'étaler dans le temps en plusieurs jours. La question centrale de notre réflexion est : Qu'est-ce que je fais ? Pourquoi ? Et qu'est-ce que je ferais ? J'ai perdu le sens en ce moment, le sens de tout. Je dirais cela à ma mère, elle m'emmènerait voir le médecin pour approuver sa théorie de la dépression. Mais laissons ma mère de côté. Allons-y, élançons nous plein d'entrain et d'élan. Par contre, cet article est fortement déconseillé aux femmes enceintes, aux déprimés anonymes, aux khâgneux sans travail et à toute personne qui est en perte totale de repère - non, cela fait longtemps que je connais les mises en garde sur les boîtes de médicament. J'ne vous présente pas les axes, je ne sais pas ce que je vais dire exactement.

Grosso modo les vacances n'ont pas été des plus spectaculaires. Je suis parti avec mes parents trois jours à la mer, on a fait Noël le 23, le 24 je suis reviendu chez moi, mes parents toujours à la mer. Le 24 et 25 ma soeur travaillait dans la nuit donc j'ai passé les fêtes, seul. Vous aurez pu constater que mon état n'était pas superbement à la fête. J'me suis fait des pâtes et j'ai bu un verre de Malibu. Oula, l'alcoolo. 'fin bref, il n'en reste pas moins que pendant ces vacances, je n'ai pas fait grand chose. La première semaine j'ai lu L’Ère du soupçon de Sarraute qui ne m'a pas avancé d'un poil pour comprendre le Nouveau Romain. J'ai trouvé ce qu'elle dit insipide, et je le pense toujours. Sinon j'n'ai pas beaucoup travaillé. Enfin si mais j'ai beaucoup traîner dans mes révisions et puis voilà, c'comme d'hab quoi. Ce sont les vacances merde. Deuxième semaine plus productive que la première. Il faut avouer que j'ai lu les deux cours facultatifs de Philo sur la science et l'un sur l'art. Bon, le première un peu obligé parce que pour lundi je dois rendre une dissertation sur La science peut-elle se passer de métaphysique ? J'espère avoir réussi parce que j'ai pas mal misé dessus. J'étais tellement désespéré par notre sujet de Français, pour jeudi, que j'ai même fait ma colle de Philo que je suis censé passer vers Février quoi... Mon sujet ? Certitude et Vérité. Ouais, ouais, les doigts dans le nez quoi. Mais bon, un jour ou l'autre il faut se confronter au sujet et de manière brutale alors je m'y suis mis depuis hier - aujourd'hui on est dimanche. J'mets le sujet rien que pour votre curiosité :
« On pourra, bien sûr, me considérer comme un égoïste et un jouisseur fabricant des jouets pour d'autres égoïstes et d'autres jouisseurs, mais enfin, fait-on ce même reproche aux peintres, aux musiciens ? (...) Et puis quoi ! Pour ceux qui demandent à la littérature, au roman de leur délivrer un enseignement pratique, de leur montrer par exemple les chemins de l'Espoir ou de la Liberté, les rayons des librairies et des bibliothèques regorgent de ce genre d'édifiants ouvrages. Alors, est-il permis de demander pour quelques marginaux un peu de cette liberté ? » Claude Simon, « Ecrire », conférence de 1989, in Quatre Conférences, Minuit
Donc voilà voilà. Sujet super intéressant et tout mais bon, quand la prof dit que c'est un sujet facile et qu'elle attend plein de bonnes copies, ... ça a tendance à bloquer un peu les esprits. Mais bon, je suis en pleine rédaction actuellement alors qui vivra verra. Autrement je garde rancune contre ma prof de Philo un petit peu... On a eu deux notes au premier trimestre, deux DS, aucune colle et un DM facultatif que nous avons été moins d'une dizaine à faire. Celle-ci ne rentre pas les DMs facultatifs dans la moyenne sous prétexte que tout le monde ne les a pas faits... Or... cela me fait monter ma moyenne d'un point. J'ai les boules, les grosses bou-boules. Enfin. Je ne peux rien y changer donc je me dis au moins que cela m'a servi pour la réflexion et pas aux autres ! Ouais, j'ai trop raison. La rentrée n'est pas si chargée en DMs et compagnie en réalité. Le plus dur est surtout de se mettre à jour dans les cours, les révisions et tout le blablabla. J'ai eu mon planning de DS... Réservons nos samedis matins dès le 19 Janvier jusqu'au 16 Février. Un mois de DS quoi. TOUT VA BIEN. Non, je ne suis pas en plein craquage.

Bien, il est 19h. J'ai fini la rédaction de ma dissertation de Français. C'est d'un jouissif. D'un jouissif. Mais d'un jouissif. OMFG vous ne pouvez savoir. Enfin si vous pouvez, mais là non. Alors, sinon où en étais-je ? Ah oui, question orientation je me pose encore, et toujours des questions. Selon l'ami qui est parti à l'ENS, si je pense encore à cuber, c'est que je vais le faire. Sauf que je perds le sens petit à petit de tout cela. Mes deux colocs n'attendent qu'une chose c'est de pouvoir partir tranquillement alors du coup, résister est dur. Puis avec l'autre aussi (Kiss Taiga) et ma petite J, eh bien ce n'est pas gagné. A dire vrai, je commence à être à bout, usé et rampant. J'adore ce que je fais mais j'angoisse tellement... La bouffe disparaît à vitesse grand V dans l'appartement. Mon coloc veut faire une école de photographie, ça y est, il s'est décidé donc ne veut pas aller à l'ENS. Et ma coloc', ma coloc', tout ce qu'elle veut c'est partir faire de la Philo. Sauf que moi bah... l'EHESS me tente beaucoup. Sauf que pour rentrer à l'EHESS il faut avoir un projet béton quoi. Sauf que je ne suis pas confiant quant à mes capacités à faire un projet béton. Et puis je m'étais dit que retomber à l'université ce n'était pas plus mal. Sauf pourquoi me priver d'une année de plus à apprendre plein de choses trop bien trop chouettes. Et pouvoir monter mon projet avec ma prof ? Hein ? Sauf que voilà... (beaucoup de sauf) j'en ai marre là. Je ne trouve plus le sens à ce que nous faisons. Pourquoi passer des heures et des heures - des journées quoi - à bosser comme des malades pour un concours que seuls irréductibles auront ? Vouais. Voilà où j'en suis, au point mort. Et je crois que cela commence à empiéter sur l'ensemble de ma conception du monde.

Il y a quelques jours, dans une discussion un peu virulente avec un ancien ami perdu de longue date qui se targuait de savoir ce qu'il allait faire plus tard alors que moi non... (ouais) Il m'a demandé ce qui me rendait heureux et pourquoi se détruire moralement pendant deux - voire trois - ans au travail alors qu'on peut faire la même chose sans pour autant se détruire moralement. Bonne question. Cela a entraîné mes réflexions sur le dangereux sentier de la vie en elle-même. Et là, j'me suis senti un peu con. Un peu trop comme si j'étais en cours quoi. Quel est le sens de la vie quoi ? On passe le quart de notre vie à bosser pour avoir un job, les deux tiers à bosser et le quart restant à être dans une maison de retraite. (désolé mes exemples familiaux ne sont pas positifs) Du coup, WTF ? 'fin je ne sais pas. Je me perds moi-même dans toute cette mélasse inengendrée. (Le correcteur automatique ne connaît pas ce mot, moi j'dis que je le veux) Enfin bref, je me pose plein de questions dans ma petite tête et je frôle l'éruption volcanique cérébrale. Je suis bon à euthanasier.

'fin bref, je vais m'arrêter là. Je me suis inscrit pour l'ENS. Toutes les chances sont là. Sur ce, à la prochaine... soit sûrement... pas tout de suite. Janvier est chargé.

6 commentaires:

  1. La crise existielle est passée pour moi (à savoir pourquoi étudier pour bosser et ensuite crever seul avec 3 chats ?).
    Avec la prépa, ça doit être encore plus dur de penser à ce genre de choses (j'en avais même pas le temps en HK).
    Je me suis juste dis que je voulais un peu vivre ces dernières années de tranquilité, alors fuck la prépa :D

    Merde pour janvier ! (je te soutiens, je suis en partiels)

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    1. Je suis en plein dans la crise existentielle. Les problèmes qui se posent font tellement mal à la tête. T'as raison de vouloir vivre, continues donc !

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  2. Je suis actuellement dans le même état. Enfin, le pire c'était juste après la Toussaint. J'avais baptisé ça "la crise du cube", par ce que cela touche beauuucoup de cube à un moment donné, mais apparemment, faudrait plutôt parler de crise de la prépa. L'avenir, l'avenir. Si j'ai cubé c'est aussi pour avoir le temps de me pencher sur ce que je voulais faire. Là je suis en plein dedans, dans les dossiers etc. C'est assez stimulant par ce qu'on voit que pleins de choses existent alors que l'on est pas du tout au courant ! Et puis, j'ai eu besoin de cette année pour voir les choses avec plus de réalisme et de cohérence et envisager plus clairement de sortir des études purement littéraires.
    Enfin, bref. Au début je voulais simplement t'exprimer toute ma compassion. Et te dire, que le plus dur est derrière toi (car oui, le concours, c'est presque drôle, ça passe vite etc.)

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    1. En Novembre, moi ça allait encore. (: Et au moins tu as pu résoudre ces problèmes de dossier ? Selon moi, je suis en plein dans le plus dur : la période Janvier-Février qui n'est pas drôle du tout. Et vivement le concours... enfin, je ne sais pas. Les profs nous font stresser.

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  3. Voilà ce que je redoute si je vais en khâgne : les grosses crises que les khâgneux de ma prépa ont l'air de traverser. La plupart n'arrivent pas à se fixer sur ce qu'ils veulent faire l'an prochain. Moi, au moins, je me dis que j'ai encore un peu de temps.
    En tout cas, je te souhaite bon courage !

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    1. Ce n'est pas si terrible que ça. Cela vient par vagues surtout. On pourrait appeler cela l'angoisse métaphysique du khâgneux. Mais bon, comme on est tous - dans ma classe en tout cas - dans le même état, on se serre les coudes et on craque à tour de rôle. Les profs en sont conscients qui plus est. Mais ça en vaut le coup.

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