29/04/2013

Une souris verte qui courait dans l'herbe, je l’attrape par...

Il paraît que je suis weird.
Comme beaucoup le savent, la nouvelle de ce mois-ci est que j'ai passé l'ENS. Chose assez surprenante d'ailleurs dans la mesure où la veille je me suis dit : « Quoi !? Déjà ! ». Je me souviens du mois de septembre de l'hypokhâgne pendant lequel les profs nous expliquaient que l'ENS... tout ça tout ça. (Ouais, en septembre en HK sur le concours on écoute pas) Cela paraissait tellement loin et en réalité cela arrive tellement vite. L'année de khâgne est passée à la vitesse d'une année lumière et le concours est arrivé dans son beau smoking noir avec un mouchoir en triangle dans la poche. Et personnellement, je l'ai regardé quelque peu dubitatif.

J'ai eu l'énorme chance de pouvoir couper la prépa avec deux jours à Disneyland que ma sœur m'a offert pour fêter mes 20 ans. Pendant deux jours je n'ai pensé qu'à : « Quel manège ? Haha ! », en mode débile mais surtout et essentiellement en mode déconnecté de la réalité, cela fait du bien. Un espace de hors temps, de non lieu de la prépa. Je crois bien que c'est ce qui m'a manqué, un espace de non droit de la prépa. Elle m'a toujours accompagné où que j'aille. Après Disney il a fallu réviser pour le concours. Autant dire que j'ai révisé l'histoire, les lettres, la géographie et un chouilla la philosophie, pas plus, pas moins. Je n'ai pas réussi à bosser comme je l'entendais parce que se mettre à réviser est difficile dans l'ensemble. Un moment de liberté s'ouvrait avec l'échéance du concours. C'est un peu comme s'il fallait traverser un couloir de friandises avant de se mettre à sa table de concours.

Heureusement les jours avant le concours ont été magnifiquement beaux ce qui m'a permis de sortir dans des parcs de la ville, un livre à la main et de lire tous les après-midi et de ne pas stresser. Parce que oui, le résultat de ce concours est que je n'ai pas stressé. Inquiet pour une épreuve : la géographie et le reste non. J'n'ai jamais aussi bien dormi alors qu'au début du mois d'avril je faisais des insomnies. Mes colocs, eux, ne dormaient plus, moi, nickel. Et puis la machine de guerre de concours - pour faire plaisir aux antiprépa - a été lancée. J'ai eu la chance de passer le concours dans mon lycée, sous la surveillance de mes profs, ce qui a rendu la chose plus agréable. Ils avaient fait une banderole avec écrit « Yes, you khâgne. » et un petit trèfle à quatre feuilles. Ils sont mignons.

Sur le plan du ressenti, je pense avoir raté l'Histoire et l'Anglais correctement. L'Histoire parce que je n'y parviens toujours pas. Et l'Anglais parce que j'ai totalement foiré la Version et que le Commentaire, bah je ne sais pas. Épreuves qui me convainquent moyennement, la Philosophie et la Géographie. En Philosophie, je tiens à saluer le rire nerveux qui a parcouru la salle pour le sujet. J'ai trouvé le sujet tellement large que je ne savais où donner de la tête. Et puis pour la Géographie, le sujet était « Echelles et aménagement des territoires » ou comment concilier une pratique de la géographie avec un concept complètement abstrait. J'ai fait la carte mais on verra. Et en épreuves réussies, les Lettres - parce que si je suis dans le sujet, il y a moyen que j'ai une note correcte voire très correcte, genre 10 au moins - et le Latin. Rions ensemble, un peu. Mon meilleur ressenti se porte sur le Latin, j'ai fini la traduction, au bout de 3h 15 d'épreuve tout était recopié. J'ai réussi à tout traduire sans omissions même si j'ai un peu remanié le sens de certaines phrases pour que cela soit compréhensible. 'fin la grosse blague quoi.

Maintenant que le concours est terminé, j'ai l'impression d'être assis sur du vide. Comme l'écrit Ahmadou Kourouma dans les Soleils, Nicolas « ne tenait pas sur du réel, du solide, du définitif. ». Je recherche comment occuper mes journées et honnêtement, cela faisait longtemps que je ne m'étais pas ennuyé comme c'est le cas à l'heure qu'il est. Habitué à des nuits de 6/7 heures, je suis réveillé le matin à 7h quand mes parents partent au travail, je ne sais que faire de ma journée donc c'est Doctor Who et les lectures. Sinon j'me touche pour parler notre langue. J'ai lu ma première pièce de Ionesco, Le roi se meurt, et j'ai adoré. J'ai encore plus apprécié La Métamorphose de Kafka. Et aujourd'hui je tente de raccrocher A la recherche du temps perdu parce que je m'endormais dessus. Sur ces entrefaites, je retourne à l'épisode 6 de la saison 4 de Doctor Who. Tchuuuus.

Le film Persona meow.

10 commentaires:

  1. Hey , mais tu veux faire quoi en fait ? Dans tout les cas je suis super contente que tu aies abordé le concours dans un tel état d'esprit ! Et j'ai hâte que tu nous parle de l'avenir !

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    1. Ce que je veux faire ? Cuber !?
      J'suis encore en train d'hésiter sur l'orientation. Présenter l'EHESS l'année prochaine ou bien passer en Fac, passer le CAPES puis l'agrég.

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  2. Ahaha, je suis comme toi là, je "m'ennuie", je suis perdue, je me réveille tôt et j'erre ^^. L'esprit pas tout à fait tranquille par contre, et ça ça m'énerve, j'arrive pas à sortir totalement de ces semaines de délire (d'autant que j'ai passé les deux ENS + Sciences Po).

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    1. En même temps, après 2 à 3 ans à ne penser que prépa, ce n'est pas évident de se dire quoi faire d'autre. J'ai rangé tous mes cours d'HK et de KH avec un sommaire au début et tout tellement j'm'ennuyais. -.-

      Profitons de notre répit. Quand as-tu les réponses pour Science Po ?

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    2. A la fin du mois !
      Trier les cours, souvent je fais cela, mais ils sont restés à Paris. Du coup j'ai rangé les dossiers de mon ordi ;).
      Profite bien de tes vacances toi aussi !

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  3. Oui, le contrecoup est chaud... Par curiosité, tu es parti sur quoi pour la litté ?
    Réponses dans quelques mois alors ! J'espère que ça sera moins négatif que ce que tu sembles penser... Moi aussi j'ai foiré la version d'anglais ! J'espère vraiment que mon commentaire rattrapera mes bêtises.

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    1. J'ai trouvé la version d'Anglais compliquée dans l'ensemble. Le sens était plutôt compréhensible mais après l'exactitude des termes laisse à désirer.

      Pour la littérature je suis parti sur une première parti sur « le roman dévoile le monde, un roman qui dit le vrai » où je ne m'appui quasiment que sur la citation et des auteurs externes au programme. Une deuxième partie sur « le romanesque comme critère de vérité ? » en montrant en quoi consiste le romanesque, où il est présent, comment il se manifeste. Et une dernière partie sur « les genres qui disent la vérité ». J'ai questionné à la fin de la deuxième partie si seul le roman permet de donner une vision du monde claire et j'ai démontrer que le romanesques est plus ou moins ancré de partout donc j'ouvre sur les genres pour permettre d'insérer Don Juan et Les MP.
      Et sur le plan de l'ouverture de la conclusion j'ai ouvert sur une différence entre ces genres fictifs et les essais - de Montaigne principalement. Grosso modo j'ai tout fait sur le genre, et plus encore le critère romanesque.

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    2. D'accord, donc je suis partie sur les mêmes idées. I. Le roman qui révèle le monde, comme lien entre intériorité et extériorité du soi, II. Est-il le seul genre à produire cette synthèse ?, III. Finalement, c'est le romanesque (thème) qui dépasse le roman (genre) et produit la synthèse dans d'autres oeuvres. J'espère que ce sera bon, alors :)

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  4. Tu sembles toujours être très inspiré en lettres...Je suis sûre que ça aura payé :) Et si t'as pas trop mal géré le latin, bravo à toi, tu as mon admiration éternelle (ne serait-ce que pour avoir un bon feeling avec cette épreuve!).
    Profite bien de ton ennui, ça fait quand même du bien.

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    1. Inspiré mais pas forcément dans le sujet. Donc bon, on verra bien. Le Latin c'est la grosse surprise sur les impressions après les épreuves. C'est celle que je pense avoir le mieux réussi, après on verra parce que je pense m'être assez détaché des structures grammaticales.

      L'ennui fait du bien mais c'est difficile de s'y réhabituer. Une sensation perdue depuis longtemps.

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