11/11/2012

Faisons un peu de politique...


Je me crois obligé d'écrire à propos du débat médiatique en jeu, de forme mondiale l'on peut certainement dire, au sujet du mariage ouvert à tous et de l'adoption. Nous sommes dans une période de renouveau au sujet des mentalités, une période d'évolution qui a mis des siècles à se développer - dans le bon sens ou non, là n'est pas encore la question - et depuis la fin de la seconde GM, l'ampleur de l'évolution des mentalités est impressionnante. L'un des sujets auparavant tabou, et désormais assez commun dans les discussions, est le sujet de société -je crois qu'on peut le dire ainsi- de l'homosexualité. Eh ouais. Donc je m'engage.

A propos du mariage, il est nécessaire de poser les bases tout d'abord. Non pas que ce qui est proclamé devant la population est faux, pas forcément, mais bel et bien largement déformé. Prenons les propos de Serge Dassault de cette semaine : « Regardez dans l’histoire, la Grèce, c’est une des raisons de sa décadence, à l’époque. Décadence totale, bien sûr. C’est l’arrêt de la famille, c’est l’arrêt du développement des enfants, c’est l’arrêt de l’éducation. C’est un danger énorme pour l’ensemble de la nation, énorme » Serge Dassault est un chef d'entreprise, sénateur et ancien maire. Et pourtant, il n'hésite pas à exprimer de tels propos alors qu'il est très certainement cultivé à souhait. Je rappelle que non, la Grèce antique n'a pas chu à cause des pratique sodomites. Ces pratiques entre un maître actif et un élève passif était le symbole de la transmission du savoir, de la connaissance, une forme de rite de passage vers un état plus accompli. Disons-le, oui l'homosexualité a certainement existé déjà à cette époque. De là à prouver par A + B que c'est la cause de la chute de la grandeur grecque, je crois qu'il faut retenir son souffle pour le dire.  Revenons-en alors à notre mariage. Le mariage concrètement, c'est quoi ? C'est l'union entre deux personnes. Je dis bien deux personnes et non pas un homme et une femme. Dans l'Antiquité, le mariage, l'union existait déjà. Pendant les balbutiements du Christianisme au début de notre ère, aussi mais ce sous la religion païenne. Attention à ce que l'on dit. N'oublions pas que nous sommes dans une société occidentale où la religion chrétienne berce toute notre culture. Attention également au fait que la religion chrétienne n'a pris en compte le mariage qu'au XIIe- XIIIe siècle sous son égide pour contrer totalement les rites païens et avoir plus de contrôle sur les populations. Dire alors, comme on peut l'entendre ci et là, que le mariage est une affaire sacrée dont la religion est la seule responsable, non, non, et non. Il faut bien séparer le mariage civil, l'union civile, du mariage religieux. Donc la question du mariage ouvert aux personnes homosexuelles ou pas est une question sociétale, non religieuse, non éthique ou quoique ce soit. Personnellement, je ne vois pas en quoi la reconnaissance civile de l'union entre deux personnes du même sexe n'est pas acceptable. Je ne dis pas 'mal' ou 'mauvais' parce que cela impliquerait des jugements de valeur ce qui n'est pas mon objectif ici. Il faut donc se poser la question du : qu'est-ce que cela va apporter cette union civile ? Cela va déjà régler, la question du 'beau-parent' dans les familles déjà homoparentales. Le gouvernement Fillon avait déjà évoqué cette situation mais en attendant, cela n'a pas été très concluant. On parle bien d'une autorité sur l'enfant du père ou mère que ce soit pour les couples hétérosexuels ou homosexuels à propos du statut du beau-parent. Plus précisément, à propos de l'union homosexuelle, cela reconnaîtrait des droits supplémentaires devant la loi qui ne sont pas présents avec le PACS. Qui plus est, le mariage a une forte symbolique dans notre conception comme un peu de partout dans le monde. C'est l'union de deux personnes, c'est un moment fort, une étape dans la vie. Or, ce n'est actuellement pas possible. Que la religion ne souhaite pas s'ouvrir au mariage de personnes de même sexe, je le comprends. C'est d'ordre religieux, pas sociétal. De ce fait, entendre les propos prononcés par le père Federico Lombardi, le porte-parole du Vatican, qui considère que dans ce cas autant ouvrir la polygamie et la polyandrie : c'est assez capillotracté quand même. Il faut faire une césure entre ce qui est, et ce qui ne peut pas être. Et il ne faut pas aller trop loin, non plus, je crois.

Le problème de l'ouverture du mariage ne se porte alors plus sur le mariage en tant que tel mais sur ce qu'il entraîne par la suite : la filiation. Oui parce que, comprenons bien, et je suis d'accord avec cela, que le mariage est un passage vers la fondation d'une famille, que l'on se représente le plus souvent accompagné d'enfants. Et comment faire des enfants pour des couples de même sexe, dirons-nous. Ce problème est réglé au travers de l'adoption et/ou de la procréation médicalement assistée. Le problème n'est alors pas là. Le problème, la question est présente pour la tenue psychologique des enfants dans un cadre homoparental. Je suis tout à fait d'accord sur le fait qu'il faut faire des recherches à ce propos. Le gros souci actuel c'est que l'on entend pas assez les spécialistes. A chaque fois on entend les deux parties, si je puis dire, qui sont les « « pro-adoption » » et les autres. Mais où sont les spécialistes neutres ? En effet, tant d'un côté que de l'autre, aucune étude sérieuse n'est menée ou, du reste - comme je ne suis pas au courant de tout - divulguée, médiatisée. On met bien en avant ses idées personnelles, ses expériences vécues en tant que père ou mère comme Pierre-Louis Rémy mais encore ? Il est nécessaire de faire des recherches sur ce champ. A mon avis - personnel donc puisque je n'ai pas de compétences dans ce domaine si ce n'est un minimum de réflexion - les enfants issus d'un couple X ou Y homoparental n'a pas plus de chance - ou malchance - d'être déphasé, fragile psychologiquement, etc. Ces ménages existent bel et bien de nos jours. Et pourtant, il ne me semble pas a priori avoir de problèmes. Y a-t-il plus de problème à avoir deux parents du même sexe qu'un père ou une mère violent/e, alcoolique, qu'être en présence d'un ménage monoparental ? Les recherches doivent se porter là, je crois bien. Un couple homosexuel est capable d'apporter autant d'amour et d'éducation qu'un couple hétérosexuel. La question est de savoir si le cadre de l'enfant est suffisant. Les débats actuels se portent trop sur la question du couple de même sexe. Il faudrait penser à l'enfant de temps en temps, non ?

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Ce que je veux moi ? Je ne vois pas ma vie sans enfant plus tard. Et je ne me vois pas marié, non plus. (: Ouais, j'aime bien faire mon méchant. Je défends le mariage mais je ne le veux pas, je mets en doute l'adoption etc et en définitive, je veux bien. J'aime bien être compliqué. 
Aujourd'hui, pas de travail. Les amies viennent à midi pour manger. Je prépare à manger donc je vais m'y remettre. Et après on se fait un goûter crêpes ! :D J'avance Staline d'Henri Barbusse, c'est vraiment intéressant. Et j'angoisse pour demain. Je ne dors presque plus les nuits et je suis une pile électrique. Happy new year !

4 commentaires:

  1. En fait, la déclaration de Dassault est aussi absolument conne dans la mesure où les grecs n'avaient pas la même conception de la sexualité que nous : il n'y avait pas de "cases" homo, hétéro ou bi, mais des hiérarchies selon le pénétrant et le/la pénétrée. A partir du moment où ce sont d'autres classifications, c'est déjà débile d'essayer d'appliquer nos principes à une société qui est loin d'être comme la notre. Bon, et c'est un non-sens de parler de chute de la civilisation grecque à cause de l'homosexualité puisque c'est une pratique logique et habituelle pour les grecs de cette époque. D'ailleurs, le premier roman d'amour entre homme et femme (Daphnis et Chloé) n'est apparu qu'au III°s APRES J.C. Avant, ce ne sont que des romances homosexuelles. Alors bon, associer la chute d'une civilisation à un choix sexuel millénaire, c'est vraiment juste pour attirer l'attention.

    Moi, je suis pour l'adoption : si l'argument c'est qu'il faut un référent de chaque sexe pour que l'enfant soit normal, qu'est ce qu"on fait ? On retire la garde aux parents célibataire et aux foyers monoparentaux pour mettre les enfants en orphelinats ? Et les veufs, en plus de perdre leur compagne/compagnon, on leur enlève les enfants pour ne pas risquer d'avoir des enfants "anormaux" ? Faut aller au bout de la logique quand on avance des arguments aussi bêtes et irréfléchis. Ma mère est décédée quand j'étais enfant, je n'ai pas l'impression d'être mal élevée parce que je n'ai eu que mon père comme éducateurs. Pour moi les référents ne sont pas nécessairement les parents : ce sont les gens importants que tu croises dans ta vie.

    BON. Je me calme.

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  2. Attention, certes le couple homosexuel dans l'antiquité était habituel (pour les hommes) entre un jeune et un guide plus vieux, mais leur but n'était pas le mariage ; une fois éduqué le jeune devait trouver une femme et fonder une famille avec elle (puisque le principal rôle de la femme était la survie de la cité et donc la procréation). Et l'homosexualité féminine n'était absolument pas reconnue.
    (simple précision). Je pense donc que faire référence à la Grèce n'est pas très juste, car le couple homosexuel restait de l'ordre du privé, pour rentrer dans l'ordre politique de la cité il fallait faire partie d'une famille avec une femme.

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    1. C'est vrai, tu as raison, ma référence n'est pas bonne pour la question du mariage. Ceci dit, Dassault ne parlait pas du mariage non plus, c'est en ce sens qu'allait ma remarque. Et l'homosexualité était reconnue puisque l'adjectif saphique a été crée d'après Saphô (homosexuelle notoire de l'Antiquité), de même que "lesbienne" vient de l'île de Lesbos où habitait justement Saphô. Enfin bref, c'est un peu jouer sur les mots, tu as raison :)

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  3. J'avais fait un putain de commentaire et là sans raison il s'est effacé ! Ça m’énerve !! Bon je repasse te dire tout ça ce soir.

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