18/01/2014

Veni, Vidi, Vici.

Un mois que je n'ai pas posté comme je vous l'avais promis. Le semestre est terminé, mes partiels également et je peux enfin nettoyer mon appartement. Eh oui, moins j'en fais, moins j'ai envie d'en faire. Pour me dédouaner, je dis que ce n'est pas de ma faute, c'est celle du système éducatif français, voilà.

Le concept du partiel est une chose étranger, une créature spécifique qu'il n'est pas facile d'apprivoiser parce qu'elle ne fait pas partie du Bestiaire de tout sorcier de pur sang qui se respecte. Un partiel, ce n'est ni un contrôle, ni un DS de prépa. C'est différent. Et c'est tout autant compliqué, pour ma part. Ce n'est pas une épreuve dans laquelle je peux m'installer pour regarder papillonner les molécules d'air dans le vide. Non. C'est une épreuve d'adresse, de vitesse et de précision. Tout cela fait que c'est difficile. Un DS de prépa, c'est long, c'est relou mais je m'étais habitué à avoir six heures, à caler ma pause au bout de deux heures environ, avant le début de la rédaction. Là, non, je ne m'installe pas, je pars telle une fusée pour tenir les 3h d'examen. Points et commentaires sur cette aventure.

Jeudi dernier, j'ai eu mon premier partiel. J'ai mal dormi et j'y suis allé avec la boule au ventre. Je passerai les détails sur la petitesse de l'amphithéâtre face au nombre de personnes dans la salle - j'aurais aisément pu faire le partiel au sol, j'aurais eu plus de place que sur mon maudit bout de bois. Partiel sur l'Islam. Le cours le plus intéressant de mon semestre et pourtant ! celui que j'ai certainement le mieux raté. 3h d'épreuve. Une dissertation ou un commentaire de texte. 3H ! Mon dieu. 3H, la moitié de ce que j'avais prévu. Bon. En soi, je voulais prendre la dissertation. Le problème fut que le sujet était le nom d'un de nos cours, de façon exacte et précise, de sorte que j'ai eu peur de tomber dans la récitation de cours, dans l'excès de connaissance et donc, de ne pas finir. J'ai donc pris le commentaire, sans grande vigueur ni volonté, mais je l'ai fait. Je n'évalue pas de façon très positive ce que j'ai fait. We'll see.

Le vendredi, place à l'histoire moderne sur les échanges au 18e siècle. Une dissertation ou un commentaire de texte. Bon, ok. Le commentaire portait sur l'explication d'un texte de L'Encyclopédie, "Porcelaine". Certes, certes. N'étant pas un spécialiste, je n'ai même pas pris le temps de lire le texte de deux pages et me suis jeté sur la dissertation telle une bête féroce. Le sujet était bien formulé, un sujet sympathique qui permettait de donner beaucoup de connaissances. Un sujet de dissertation bilan utile, pas un sujet de dissertation pour aller plus loin comme en prépa. Le sujet était le suivant : "La mondialisation des échanges au 18e siècle : une domination coloniale ?". Vraiment le type de sujet sensible, qui mérite nuances. Si j'ai vraiment bien réussi, ce que je pense, la réponse semble simple en ayant écouté le cours "Non". Mais il y a tant de nuances que cela devient une vraie dissertation. En 3H par contre, tout comme le commentaire, c'est shorty short. Je paginais 5 minutes avant la fin de l'épreuve, pas le temps de relire, juste celui d'émarger la feuille de présence.

Le lundi je remets cela. Géographie. Une dissertation imposée, 4 questions de cours/lectures obligatoires. Je tiens à m'arrêter ici pour faire une protestation intra-moi. Messieurs, mes chers professeurs qui m'avaient fait aimer l'étude du monde rural, sachez que lorsque l'on donne 6 livres à lire pour le partiel - dont un de la collection U - on ne met pas deux questions sur une seule des lectures obligatoires. C'est dit. Le sujet de la dissertation m'a un peu troublé. Je m'attendais à ce que cela porte sur le périurbain. Mais ce sujet... un tant soit peu troublant : "Le périurbain : espace rural, espace urbain ?". Si on occulte mon voisin qui a fait une première partie sur l'analyse de l'espace rural et son grand deux sur l'espace urbain pour terminer sur le périurbain comme un espace tiers, ou tiers-espace, je pense m'en être sorti avec quelques côtes cassées, un œil en moins, et un ongle écrasé par mes geôliers. Plus sérieusement, je ne sais pas trop pour la dissertation (sur 12 points). Après les 4 questions, comme je le disais, 2 étaient sur le cours, 2 sur un livre. Livre que j'avais lu heureusement. Donc j'ai pu répondre à une question sur deux de manière convenable selon moi. La dernière, un peu moins dans la mesure où ma mémoire m'a fait défaut. Ces 4 questions sur 8 points. On s'enjaille. Tout cela en 3h30, un plaisir de vitesse.

Et enfin hier, ce vendredi. Le partiel d'histoire contemporaine sur le masculin et le féminin. 3h, deux sujets au choix. Le premier concernait l'enseignement. Fut-ce un outil efficace pour l'égalité professionnelle. Certes. Je ne l'ai pas pris. Le second s'intitulait : "Mondes ouvriers et inégalités de genre, France, fin 19e- années 1970". Ah ! Un sujet un peu plus mystique qui m'a rappelé les sujets de ma prof d'HK qui aimait bien articuler deux expressions ensemble. Je pense avoir honnêtement réussi. Du moins, j'ai réussi à caser les TDs, je suis parvenu à faire 8 pages en 3h en replaçant les lectures personnelles, les TDs et quelques dates importantes. Je verrai, en tout cas, je ne suis pas mécontent. Je suis sorti neutre de ce partiel, parce qu'honnêtement, c'était enfin la fin.

Ce qui est le plus déroutant avec les partiels, c'est le temps qu'il y a entre la fin des cours et leur concrétisation dans l'examen. Un mois quasiment jour pour jour. UN MOIS ! J'ai la sensation qu'une pote de FAC a eu en L1. Le passage du contrôle continu de terminale à un examen tous les 5 mois. Et pour mon cas, le passage du contrôle continu et des concours blancs où de-toute-façon-tu-n'-as-pas-le-temps-de-respirer. C'est long, très long et cela n'encourage pas nécessairement à réviser parce que rabâcher ce que j'ai lu 4/5 fois, voire plus, c'est déroutant. Je m'en suis sorti, hein, je ne me plains pas, je constate. C'est une expérience. 

* * * 

Sinon. Je reprends les cours lundi pour le semestre 6. Et que du bonheur qui m'attend. Si vous me croisez un jour dans Lyon, préparez une seringue de morphine avant que je ne vous morde. Explications et commentaires :

Le lundi je commencerai à 10h pour 4h de Géographie. La vie quoi. Un cours sur l'organisation géographique (découpage du monde, échelles et compagnie). Puis deux heures sur la géographie et le développement. Cela promet du lourd. De 14h à 16h, petit cours sur les religions et la laïcité dans les sociétés contemporaines. Du rêve à prévoir pour ce cours, enfin je l'espère.
Mardi 10h aussi mais de façon plus noire... Cours de 2h sur l'Empire romain d'orient d'Auguste à Sévère. D'après les ouïes dires, c'est un cours assez long : dates en "folife", grades militaires en veux-tu en voilà ! Et le TD de 14h à 16h... et fin de la journée. Que cela va être dur.
Le mercredi, c'est 10h aussi avec 4h de cours sur les Espagnes ibériques au Moyen Âge. Comme vous pouvez le constater, je me suis gardé les deux périodes les plus éloignées de nous pour les jours qui seront allongés.
Et le vendredi, parce que le jeudi c'est férié dans ma religion, cours à 8h avec 4h de citoyenneté. 6 semaines sur la période antique avec la prof qui me fait aussi l'histoire ancienne du mardi. Et 6 semaines sur la période contemporaine avec la prof qui me faisait le cours sur le féminin/masculin au semestre précédent. Apparemment, cours intéressant. Et enfin, de 12h à 16h, cours que j'ai demandé à avoir en plus de recherche sur la période médiévale. Bon, j'avoue ne m'attendre à rien : codicologie, paléographie. Je ne connais pas du tout donc ce sera la découverte.

J'appréhende un peu ce semestre sur le plan purement intellectuel. Je redoute de ne pas accrocher, mais c'est un risque que j'ai choisi. Bien sûr en parallèle, je continuerai le soutien scolaire tous les soirs de la semaine de 18h à 19h. C'est dur d'être jeune.

* * * 

La vie à Lyon, avec la FAC, est plaisante. J'ai du temps pour lire, pour regarder des films, pour me promener; La vie quoi. J'apprécie grandement cette liberté. Pendant les vacances j'ai réfléchi avec mes parents à l'orientation pour l'année prochaine et il se trouve que je pars plutôt vers un master de recherche. Recherche en contemporaine pour ensuite faire un M2 sur les faits religieux. Tout ce que j'aime. J'ai déjà des idées de mémoire qui me viennent en tête. J'adore, j'adhère.

Je poursuis le soutien. Beaucoup de difficultés à le faire progresser parce qu'il n'en a pas envie ni n'est satisfait par les progrès quand il fait. Il me voit juste comme un moyen de faire plus rapidement ses devoirs donc j'ai trouvé de nouvelles techniques. Il faut innover et surtout toujours garder le contrôle. Je me rends compte à quel point c'est difficile de garder concentré un collégien pendant une heure dans le créneau 18-19 alors je ne peux que avouer ma gratitude envers tous ces profs qui tentent d'enseigner à une classe entière.

Je ne peux enfin que vous recommander le livre de Le Clezio que je lis actuellement. Une langue simple, des phrases courtes qui s'enchaînent de manière naturelle. J'adhère complètement. La vie d'Esther est complexe et intéressante. Si vous avez 3 heures à tuer un jour, 4h pour d'autres, c'est sur la vie d'une jeune fille juive pendant et après la guerre. Pas de mélodrame, elle n'est pas dans un camp à Auschwitz comme beaucoup de bouquins sur la condition juive. L'histoire se déroule dans le Sud-Est de la France. Avis aux intéressés.

4 commentaires:

  1. Je suis tout à fait d'accord avec toi.
    J'étais en Hypo l'an dernier et suis en FAC cette année. Je n'y suis pas allée en me disant "ce sera du gâteau", et j'ai eu raison. Non pas que j'ai des difficultés particulières, mais disons que c'est très différent par rapport à ce que je faisais l'an dernier, surtout au niveau des partiels. Parce qu'avoir l'habitue d'avoir 5 ou 6h pour traiter un sujet de dissertation déroute un peu quand on arrive à la FAC où on a en général 2h pour traiter les sujets. 2h, c'est ce qu'il me fallait pour bien analyser le sujet et trouver un plan. Là en 2h, on nous demande d'analyser, rassembler ses connaissances et nos critiques, trouver un plan et l'articuler et le rédiger, ce qui est assez frustrant car j'ai des fois l'impression de ne pas pouvoir prendre le temps de développer plus, d'approfondir mes idées, et ainsi, l'impression de perdre en clarté. Et quand je vois qu'au bout d'une heure, il y en a qui ont fini... je ne peux pas comprendre comment.

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    1. Le temps est à gérer d'une manière complètement différente. Il n'y a que dans les partiels que je pense avoir raté (Islam et Géo) que je suis sorti avant parce que justement, je n'y parvenais pas.

      Après ceux qui sortent avant... souvent, ils n'ont pas réussi ou n'avaient pas assez de connaissance pour faire le sujet. J'ai discuté avec quelqu'un qui est sorti une heure avant... eh bien, oui, c'était ainsi. Après je sais que certains de mes potes de FAC arrivent toujours à tout faire dans les temps parce qu'ils ont pu s'adapter entre la terminale et la FAC. Le temps alloué reste le même, mais les exigences augmentent.
      Qu'en venant de prépa, on est passé de 2-3h de DS en terminale à 6h. Pour ma part j'ai mis un an complet pour intégrer le concept des 6h de DS. Maintenant, c'est 45 minutes pour rassembler les idées, le plan et problématique et avoir écrit l'intro et la conclu au brouillon. Un goût d'inachevé reste sur la langue.

      C'est faisable cependant.

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  2. Je vais très sûrement dire une bêtise (je n'avais pas le courage de rechercher dans les anciens articles, et j'ai peut-être oublié/raté des choses...), mais il me semblait avoir lu que tu souhaitais, au départ, plutôt te diriger vers l'enseignement (ou du moins de partir dans cette optique-là).

    Du coup, je me demandais si tu comptais aller vers la recherche plus par intérêt ou parce que l'enseignement ça ne te branchait vraiment plus - a fortiori avec ton expérience de soutien... Je suppose que l'un n'exclut pas l'autre au niveau de la formation (à vrai dire, je ne suis pas très au fait de tout cela...), mais ça change tout de même de perspectives.

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    1. Je veux toujours enseigner, c'est mon but professionnel et il ne change pas. Cependant avec la réforme des masters, je ne me sens pas près à enseigner à 22 ans. L'année de L3 est libératrice pour moi après la prépa, j'apprends vraiment à me débrouiller seul, j'apprends ce qu'est faire de la recherche, et ça me plait énormément.

      Après le master recherche, selon mes capacités, mes envies etc, soit je refais un master enseignement, soit je passe l'agreg, doctorat... Cela dépendra beaucoup de ce que j'aurai produit en master et de mon humeur. Actuellement je ne me vois pas travailler dans un ans voire deux. J'en ai envie mais je ne suis pas encore prêt. Donc je me laisse le temps de faire quelque chose que j'aime pour approfondir mes connaissances.

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